Arequipa et le canyon de Colca

Dimanche 12 mai

Après une route interminable dans un bus poussiéreux, nous arrivons dans la très jolie ville d’Arequipa.

Plaza de Armas

On la surnomme « la ville blanche » en raison des superbes édifices, églises, couvents et demeures en sillar (roche volcanique claire) qui la composent. Mais nous apprendrons par la suite que la première raison n’est pas celle-ci… Les autochtones l’auraient baptisée ainsi en référence à la grande majorité des habitants vivant ici : les colons espagnols, blancs !

La cathédrale de la Plaza de Armas

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Lundi 13 mai

Nous consacrons la matinée à la tenue du blog (car enfin, nous avons une connexion wifi correcte !), un deux pisco sour à la main, depuis une terrasse surplombant la Plaza de Armas.

Dans l’après-midi, nous visitons le musée Santuarios Andinos, un musée que nous ne voulions absolument pas louper puisqu’il est du même registre que celui de Salta en Argentine, qui nous avait fascinés.

En effet, le musée d’Arequipa conserve lui aussi une momie : celle de Juanita. Cette jeune fille inca de 12-13 ans a été sacrifiée, tout comme les enfants à Salta, probablement dans les années 1450. À la différence qu’elle a été conservée elle, dans un glacier au sommet d’un volcan. 

Comme expliqué dans notre article sur la région de Salta, les incas pratiquaient une cérémonie appelée « Capac Cocha » (la cérémonie de l’eau). Ils la réalisaient tous les 4 à 7 ans, lors de catastrophes naturelles comme les tremblements de terre, les éruptions volcaniques ou bien en période de sécheresse ou d’inondations. Ils commençaient la cérémonie dans la ville de Cusco où étaient accueillis les enfants, puis l’empereur inca décidait lui-même dans quel « Apu » (montagne sacrée) ils devaient être offerts.

Au cours d’une expédition sur le volcan Ampato (6300 m) en 1995, l’anthropologue Johan Reinhard et son équipe aperçurent au loin quelque chose qui brillait dans le cratère, ils descendirent dans le ravin et y trouvèrent une forme enveloppée. Ils la soulevèrent avec soin et découvrirent avec étonnement qu’il s’agissait du corps d’une jeune fille, très bien conservée et accompagnée d’un certain nombre d’objets.

Juanita

Ce qui est étonnant, c’est que le corps de Juanita a été retrouvé lorsque le glacier a fondu, à cause des cendres et fumées propagées lors des éruptions des volcans alentours.

Par chance, ils ont trouvé Juanita juste avant que le processus de décomposition ne commence et le corps a pu être conservé dans un excellent état. 

Grâce à la glace, ses fluides ont pu être conservés (contrairement aux enfants de Salta) et des analyses très précises ont pu être faite. D’autre part, les scientifiques ont déterminé les causes de sa mort par un coup sur la tête qui lui a fracturé le crâne et provoqué une hémorragie. Ce qui l’a légèrement défigurée, mais pas suffisamment fort pour entraîner une mort rapide… On va s’arrêter là pour les détails. Vous l’aurez compris cette visite nous aura bien remués même si nous n’en sommes plus à notre première momie !

Au total, 18 enfants ont été retrouvés aux sommets de montagnes et volcans andins. (Mais Boris pense qu’il y en a encore plein et voudrait aller les chercher…!)

Afin de terminer la journée sur une note plus gaie, nous mangeons notre premier ceviche au Pérou ! Un régal 😋

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Mardi 14 mai

En route pour Cabanaconde, village bordant le Canyon Del Colca. Le trajet est particulièrement long, il nous prendra la journée.

Nous allons marcher 3 jours dans ce canyon de 3400 m de profondeur, le 2ème plus profond du monde ! Il se fait devancer par un canyon voisin, le Cotahuasi (3500 m de profondeur).

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Mercredi 15 mai

L’objectif de cette première journée est d’arriver tout au fond du canyon, où nous attendent des thermes… une sacrée source de motivation 🙂

Un lézard, le seul animal que nous verrons durant ces 3 jours…

Les 1200 m de dénivelé négatif sous un soleil de plomb sont éreintants.

Joanna en a raz-le-bol et se demande si elle arrivera au bout de ses peines ! Il faut dire que la chaleur ne joue pas vraiment en notre faveur…

Nous arrivons enfin à destination ! Les piscines thermales de Llahuar sont une large récompense et nous font vite oublier cette descente infernale.

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Jeudi 16 mai 

Ce matin, nous ne ferons pas la même erreur qu’hier, nous partons de bonne heure avant que le soleil nous joue des tours ! À 7h25, après un bon petit dej, nous sommes déjà en route pour l’oasis de Sangalle.

Nous ferons toute la montée à l’ombre, un vrai bonheur ! On le voit à la tête de Joanna, qui a plus le sourire que la veille !

Le paysage est grandiose. Nous apercevons déjà l’oasis au fond du canyon, où nous passerons la 2ème nuit.

L’oasis de Sangalle

Sur le chemin, nous rencontrons Jeanne et Romain, qui suivent le même trajet que nous dans le canyon (mais aussi en Amérique du Sud !) Retenez bien leurs noms, on risque de vous reparler d’eux plus d’une fois dans nos futurs articles !!

Nous traversons maintenant des champs de cactus…

La dernière descente est assez abrupte, mais nous nous réjouissons en apercevant les cascades et les piscines de l’oasis !

Nous arrivons assez tôt à l’oasis de Sangalle, ce qui nous permet de passer une partie de l’après-midi au bord d’une piscine en compagnie de Jeanne et Romain : moment exquis dans ce poumon vert au milieu du canyon !

La piscine rien que pour nous 4 !

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Vendredi 17 mai 

Les 1200 m de dénivelé positif pour remonter à Cabanaconde nous effraient un peu et nous décidons de nous en remettre aux mules pour porter nos corps endoloris (oh les vilains !)

Nous déculpabilisons vite en voyant les mules galoper dans la monter, débordant d’énergie ! 

La montée n’est pas aussi tranquille qu’on l’imaginait… les mules s’approchent dangereusement du vide, celle de Joanna double toutes les autres (pas faute de l’avoir entendu chanter « Despacito » durant toute la montée…)

Le sentier serpente sur la pente abrupte, nous serrons les dents pendant près d’1h15, perchés sur nos montures. Tout ça nous donne le vertige ! 

On prend confiance petit à petit, nos mules semblent connaître le trajet par cœur.

Heureusement que nous avons déjà eu quelques expériences avec les chevaux auparavant… car nous ne pouvons pas compter sur notre muletier pour nous aider dans quoi que ce soit ! 

On s’estime heureux, l’une des filles de notre groupe a pleuré tout le long du trajet… elle se souviendra certainement longtemps de cette remontée du canyon !

Nous sommes quand même très reconnaissants envers ces pauvres bêtes quand, arrivés en haut, nous voyons les autres marcheurs dégoulinant de sueur et crachant leurs poumons.

Nous reprenons directement un bus pour Arequipa. Le trajet nous paraît encore plus interminable qu’à l’aller… klaxons à chaque coin de rue dans les villages, conduite sportive, bus plein à craquer, odeur prenante de certains locaux… ce n’est pas là qu’on va réussir à se reposer !

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Samedi 18 mai 

Après une bonne nuit de récupération, nous attaquons la journée par une visite très matinale du Monastère de Santa Catalina. C’est notre dernière journée à Arequipa, on a bien l’intention d’en profiter !

C’est en 1570 qu’a été construit le monastère, en roche de lave. Il s’agit de l’un des sites religieux les plus intéressants du Pérou. 

Fondé par la riche veuve Doña Maria de Guzmán, cet ensemble de 20 000 mètres carrés ressemble à une citadelle au cœur de la ville. L’architecture coloniale révèle ici ses plus beaux atouts.

Ce sont principalement des femmes de grandes familles qui entrent dans ce monastère (qui est en fait un couvent). En effet, une dot très élevée est demandée.

Aujourd’hui encore, 25 religieuses y vivent, coupées du monde. 

Santa Catalina est un véritable petit village en autarcie, avec ses ruelles pavées, ses boulangeries et ses lavoirs. Il est très agréable de s’y promener, c’est un endroit très apaisant, on y serait bien resté la journée entière !

Suite à cette belle visite, nous profitons d’un free walking tour au cœur de la ville d’Arequipa.

Nous l’écourtons au bout de 2 bonnes heures, non pas que le guide ne soit pas intéressant, au contraire, mais il est bientôt 14h… et nous avons la dalle ! 

Nous retrouvons par hasard nos bretons préférés (alias Jeanne et Romain) dans un resto qu’ils nous avaient conseillé ! Ils nous emmènent pour le dessert dans un petit bijou… une crêperie ! Nous ingurgitons de vraies crêpes bretonnes, garnies de Nutella, du vrai ! Désolés pour les orangs-outans, mais après 3 mois et demi de voyage, on se régale !!

Après un peu de shopping dans les boutiques « 100% alpaga » (où l’on craquera plus d’une fois), nous prenons le bus direction Cusco. Pour une fois nous pouvons choisir une super compagnie… c’est dans un bus 5 étoiles que nous allons passer la nuit ! Sièges en cuir larges et inclinables à 180 degrés, écrans individuels, repas (qu’on loupera car on s’est endormi trop tôt ^^) : c’est de loin le meilleur bus que l’on a pris depuis le début du voyage !

La prochaine étape sera un point fort du voyage : Cusco (capitale de l’empire inca), le  célèbre Machu Picchu et sa vallée sacrée, les rainbow mountains… et les 30 ans de Boris ! C’est une semaine riche en émotions qui nous attend !

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