Arrivée à La Paz !

Jeudi 7 février 2019 à 8h, nous arrivons enfin à La Paz, soit 24h après le départ de Genève. Genève -> Madrid -> Santa Cruz -> La Paz
Le trajet fut long et particulièrement inconfortable mais à notre grande surprise, tout se déroula comme prévu ! Pas de problème de passeport, de bagages et quasiment pas de retard de vol. Ouf ! (Oui…notre expérience à Bali en Grèce a laissé des traces ^^)
La Paz est la capitale administrative de la Bolivie, Sucre étant la capitale constitutionnelle. La Paz est donc la capitale la plus haute du monde, elle s’étend de 3000 à 4200 mètres d’altitude…! 

Bien sûr, cela n’est pas sans conséquence, surtout lorsqu’on vient de régions basses en altitude comme nous petits français. La Paz nous a donc offert comme cadeau de bienvenue : el soroche ! On l’appelle plus communément le mal aigü des montagnes, ou encore le MAM. Cela représentait pour nous l’une des plus grosses appréhensions du voyage (mais pas au point de nous dissuader d’atterrir ici !), et nous n’avions pas complètement tord de nous inquiéter… 

A peine descendus de l’avion, une sensation jusqu’alors inconnue s’empara de nous… une sensation de flottement, d’apesanteur, un peu comme si nous avions atterri sur la lune ! Par contre nos sacs n’étaient bizarrement pas plus légers ^^ Tout cela accompagné de vertiges, nous avons vite pris un taxi pour nous emmener au départ du téléphérique afin de descendre au plus vite ! Nous sommes rapidement passés de 4100m à 3300m, avec une vue assez incroyable sur l’immense capitale et ses différents quartiers. Tout cela pour 6 Bolivianos chacun, soit moins d’1€ ! 

Vue du téléphérique « amarillo »

La Paz est une ville étonnante :

• Elle détient le réseau de téléphériques urbains le plus haut, le plus long et le plus fréquenté au monde ! La première ligne a été mise en service en 2014. Aujourd’hui 5 lignes fonctionnent et 6 autres sont en cours de construction !
• A l’inverse de nombreuses autres villes, ici plus on vit sur les hauteurs, plus on est pauvre ! Et plus on est installé dans les contreforts de la ville, plus on a une bonne situation sociale ! (Nous avons pu le constater notamment par la tenue vestimentaire des habitants : habits traditionnels dans les hauts quartiers, tenues plus « modernes » dans les quartiers sud). Cela s’explique notamment par deux raisons : les écarts de température entre les quartiers sont significatifs (pouvant varier de 10° certains jours) ; de plus, à de telles altitudes, chaque mètre en plus signifie un peu d’oxygène en moins (et investir un peu d’argent pour économiser ses poumons et son cœur peut s’avérer pertinent sur le long terme !)
  

Vue du téléphérique « verde »

Vue du téléphérique « verde » sur les environs de La Paz

Après quelques galères pour trouver notre logement Airbnb, nous arrivons chez Andrès, notre adorable hôte ! Gentil, serviable, accueillant, et parlant anglais..! Que demander de mieux 🙂
Oui car pour ceux qui ne savent pas, nous n’avons jamais fait d’espagnol ni l’un ni l’autre, même pas au lycée ! Juste un peu sur une appli ou un guide depuis quelques mois… mais pas suffisamment pour pouvoir avoir une vraie conversation avec les locaux ! Pour l’instant en tout cas 🙂

Nous nous installons dans notre petite chambre et là, les effets du soroche commencent à s’accentuer… surtout pour Joanna : maux de tête aigus, nausées, courbatures, très grande fatigue. Et oui c’était le jeu ! On savait que c’était une éventualité. Pourtant étant descendus dans l’un des quartiers les plus bas de la Paz, le soroche ne nous épargne pas. 

Il est 19h30 ici (5h de moins qu’en France) et cela fait maintenant 8h que nous sommes dans notre lit à colmater, en attendant que les symptômes s’atténuent… les seuls remèdes : repos, hydratation et maté de coca. Mais rien de tout cela n’est très efficace, il faut attendre… On croise les doigts pour que demain soit une journée plus productive ! 

Mais on vous rassure, malgré tout on est hyper contents d’être ici 😀

Vendredi 8 février 

Ce matin, réveillés à 4h à cause du jetlag, les symptômes du soroche commençaient à s’atténuer… mais le mal de crâne était toujours bien présent pour tous les deux ! Nous avons quand même décidé de visiter un peu la ville car rester sans rien faire… ce n’est pas notre genre !

Pour commencer, nous visitons le cimetière de la Paz. Vous nous direz mais pourquoi ? Et bien ce cimetière est assez étonnant et vaut bien un petit détour…

Les défunts sont d’abord placés dans des « casiers » creusés dans des murs, ou dans des cryptes. Certains murs sont réhaussés et ressemblent à des barres d’immeubles de 3 ou 4 étages ! 

« Immeuble » de casiers, fresque originale !

Quelques années plus tard, les corps sont exhumés et incinérés. Ensuite, les familles achètent ou louent un casier vitré dans les murs du cimetière, pour y déposer les cendres, fixer une plaque commémorative, placer des fleurs, des photos ou objets qui rappellent la vie du défunt. 

Casiers vitrés

Dans les ruelles du cimetière…

Le va-et-vient permanent des familles fait du cimetière un endroit plutôt animé, et même assez agréable à visiter ! Sauf…. lorsque l’on voit quelque chose que l’on n’aurait sûrement pas dû voir… 😦
Par exemple, lorsqu’au détour d’une allée, nous tombons nez à nez avec un « corps » (ou du moins ce qu’il en restait) en train d’être exhumé puis déplacé avant d’être incinéré… on vous passe les détails ! Ou encore, lorsque les employés transportent des brouettes contenant des choses ressemblant à… des squelettes !

Ces « rencontres » inattendues au cours de notre balade nous ont particulièrement troublé, c’est le moins qu’on puisse dire ! Nous poursuivons donc notre chemin, en direction du marché des sorcières, afin de rester dans l’ambiance de la journée…

La plaza Mayor de San Francisco et sa basilique

Le marché des sorcières (appelé en espagnol « Mercado de las Brujas », ou « Mercado de la Hechiceria »), dont il ne reste aujourd’hui que quelques boutiques, est différent de tous ceux que l’on peut rencontrer à la Paz ! Effectivement, on peut y trouver toutes sortes de remèdes maison (de sorcières !), des objets de pratique de rites de la culture aymarane : des herbes, des feuilles de coca, des crapauds séchés, des becs de toucans… mais l’objet le plus recherché sur le marché est le fœtus de lamas séchés…! Oui, oui, vous avez bien entendu ! Et ce ne sont pas des peluches ^^

Devant la boutique d’une « sorcière »

Foetus de lamas séchés

Oui, c’est glauque…!

Voilà le genre de choses que l’on trouve dans une boutique de sorcière ! ^^

Un peu d’histoire… 
Les indiens aymaras (communauté la plus nombreuse de Bolivie) ont conservé des croyances ancestrales malgré leur conversion au catholicisme par les Espagnols, et vénèrent notamment la « Pachamama » (déesse inca de la terre).
Revenons à nos lamas… les fœtus sont très recherchés car les indiens aymaras les enterrent sur leur terrain afin de se garantir la bonne fortune et la protection de la Pachamama. Voilà pourquoi on en trouve autant sur ce marché ! 

Pour nous remettre de nos émotions de la matinée, nous déjeunons dans un petit resto « vegan »… jamais nous n’aurions mis les pieds dans un resto de ce genre en France ! Mais là ça nous faisait envie 🙂 

Nous continuons d’arpenter quelques rues du centre ville avant de rentrer car les maux de tête et autres symptômes sont revenus… On se demande si nous n’avons pas pris une insolation 😦
Affaire à suivre…

Un autre marché

Les rues de La Paz

Samedi 9 février 

Notre dernier jour à La Paz commence par un réveil encore très matinal pour Joanna qui subit toujours le jetlag et le mal des montagnes.
Et c’est à 4h00 du mat, très motivée, qu’elle glisse ces mots doux à l’ oreille de Boris : passe moi l’IPad je vais faire le blog !

Quelques heures plus tard, nous attaquons la journée avec encore un super petit dej fait par la maman d’ Andres : maté de coca, smoothie de papaye, pain frais, confitures… nos hôtes sont aux petits soins et on ne s’en lasse pas !

L’estomac plein, nous sautons dans un taxi et quelques km plus loin nous nous arrêtons au bord d’un  »canyon ». C’ est là que nous commençons notre balade du jour : El Valle de la Luna.

La vallée de la lune est un endroit spectaculaire formé par l’érosion, dans les environs de La Paz. Elle est constituée de sortes de cheminées de calcaire, qui rappellent un peu le parc Bryce Canyon de l’ouest américain (mais en moins impressionnant quand même) !
Avec les sommets d’un rouge cuivré dominants la vallée, le contraste est saisissant.

Une bonne heure de marche et quelques photos plus tard, nous décidons de rejoindre le village suivant pour trouver de quoi déjeuner. Et c’est dans le premier bouiboui au bord de la route que nous nous arrêtons, séduits par la terrasse remplie de locaux. 
C’est un vrai troquet à la bolivienne, c’est-à-dire qu’il y a plus de chiens que de clients (là on est contents d’être vaccinés contre la rage ^^), une mama en costume traditionnel prépare la chicharonne sur le trottoir et tout le monde mange avec les doigts ! 
Le serveur édenté mais bien sympathique nous propose une ‘planchita’, un mix de pomme de terres, poivrons, bananes et oignons accompagnés de divers morceaux de viande grillée. Nous ne saurons jamais vraiment de quel annimal ils provenaient… 

Après cette première expérience culinaire authentique, nous faisons quelques pas dans le village puis dans un parc. Nous regardons un match de football familial où la mama joue les gardiens en costume traditionnel. Nous sommes admiratifs !

Nous décidons de rentrer, la pluie arrivant. On retrouve Andres à la maison pour boucler nos sacs et faire nos adieux 😥

C’est chargés comme des mules que nous prenons le Téléférico Verde puis le Celeste pour nous emmener sur les hauteurs de la ville. Nous faisons un tour dans le marché du Prado et comme un samedi après-midi, il est bondé. Nous avons l’air malin avec nos deux sacs chacun au milieu de la foule et des échoppes, les enfants nous regardent du coins de l’œil, intrigués par nos fardeaux. 
Ce marché est un musée à ciel ouvert, les jeunes se retrouvent pour jouer sur d’immenses lignées de baby-foot et de billards, sous l’œil des adultes attablés, une brochette dans une main et una cerveza dans l’autre !
On trouve tout et n’importe quoi dans cet endroit, les jeux de tir à la carabine sont côte à côte des diseuses de bonne aventure, les vendeurs de souvenirs côtoient les joueurs de bonneteau, les mamas vendent des glaces… C’est un vrai spectacle ambulant, il suffit de s’assoir dans un coin et d’en prendre plein les yeux !

Malheureusement nous n’avons pas beaucoup de temps avant de rejoindre la gare routière et de sauter dans notre bus direction Uyuni, dans lequel nous allons passer une dizaine d’heures… (Ça y est, l’aventure commence !) 
De loin il a l’air tout à fait correct, la place pour les jambes est généreuse et les sièges, inclinables à 160 degrés, très confortables. C’est en partant que nous repérons une fuite dans le toit et que ça goute sur un passager ! La nuit commence bien… Et il est prévu de pleuvoir… 
La suite demain matin !

Bilan de nos trois premiers jours à la Paz : 
⁃ C’est hyper déstabilisant d’être obligé de s’arrêter dès qu’on monte 3 marches d’escaliers ! Le manque d’oxygène se fait vraiment ressentir.
⁃ On commence à s’habituer à se laver les dents avec de l’eau minérale !
⁃ On prend conscience que 95% des gens qu’on rencontre ne parlent pas anglais, et qu’on va devoir vraiment se mettre à l’espagnol !

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