La région de Salta


Lundi 8 avril 

Après une journée de bus depuis le désert d’Atacama à travers des paysages sublimes, nous arrivons dans la ville de Salta, au nord-ouest de l’Argentine.  

Nous filons directement à notre auberge, la route a été particulièrement longue.

Mardi 9 avril

Nous profitons de la matinée pour planifier la semaine dans la région. 

L’après-midi, nous nous baladons dans les rues de Salta. Cette ville, malgré sa grande taille, nous paraît très agréable.

Nous nous arrêtons devant les façades de deux belles églises coloniales : San Francisco et la Catedral Basílica de Salta.

Nous visitons ensuite le musée d’archéologie de haute altitude. Ce musée est l’un des plus intéressants d’Argentine mais aussi un musée peu ordinaire… puisqu’il dévoile une partie sombre de l’histoire Inca : celle des sacrifices d’enfants. 3 d’entre eux reposent dans ce musée.

On vous explique…

Les Incas sacrifiaient parfois des enfants en guise d’offrandes, vouées à assurer au peuple la fécondité et à la terre la fertilité. Considérés comme sacrés, les hauts sommets de la cordillère des Andes étaient des lieux sacrificiels tout trouvés. Dans l’esprit des Incas, les enfants ne mouraient pas réellement, mais rejoignaient leurs ancêtres veillant sur la communauté depuis les cimes.

Les enfants, choisis avec soin selon leur beauté et leur rang social élevé, étaient amenés à la capitale des cérémonies, Cuzco (au Pérou) où ils étaient placés au centre d’une grande célébration, la « Capacocha ». À la fin de la fête, les enfants étaient emmenés au pied des montagnes sacrées (un trajet difficile qui pouvait durer des mois). Là, on les abreuvait d’importantes quantités de chicha (boisson alcoolisée à base de maïs fermenté). 
Après avoir perdu conscience, ils étaient emmenés au sommet de la montagne et ensevelis, parfois vivants. Ils ne devaient plus jamais se réveiller.

Trois de ces enfants furent découverts en 1999 au sommet du Llullaillaco, un volcan culminant à 6 739 m, à environ 480 km à l’ouest de Salta. Il s’agit à l’heure actuelle du site archéologique le plus élevé du monde. Le froid, la faible pression atmosphérique, l’absence d’oxygène et de bactéries ont contribué à une préservation presque parfaite des corps. 

La Doncella (Damoiselle) avait environ 15 ans lors de sa mort et était peut-être une « aclla » (une “vierge du Soleil”), un statut prestigieux dans la société inca. Les deux autres, un garçon « el nino » et une fillette « la nina » âgés de 6 ou 7 ans (le corps de la seconde a été abîmé par la foudre), avaient des déformations crâniennes indiquant leur rang social élevé. 

Chacun était accompagné d’une sélection d’objets funéraires au nombre desquels figuraient notamment des textiles et de petites figurines humanoïdes et de camélidés (lamas, guanacos, vigognes).

Le transfert à Salta des corps momifiés fut controversé. Nombreux furent ceux qui pensaient qu’il aurait fallu les laisser sur les lieux de leur découverte. Ce qui paraissait impossible une fois l’endroit connu. Considérations morales mises à part, ces corps ont permis de mettre au jour une réalité de la culture inca.

Ils sont actuellement conservés au musée archéologique de haute altitude de Salta. Les corps des enfants sont exposés l’un après l’autre, par rotation de 6 mois, afin de les préserver.

Quand nous y sommes allés, c’était le petit garçon de 6 ans « el nino » qui était exposé. 

Un reportage passionnant et bouleversant retrace la découverte de ces enfants incas sacrifiés. On vous conseille de le regarder… mais âmes sensibles s’abstenir !

Nous terminerons la journée par une montée en téléphérique au Cerro San Bernardo qui offre une jolie vue sur la ville.

Le soir, nous dînerons dans une peña : un bar-restaurant traditionnel avec musiques et danses folkloriques.

Mercredi 10 avril

Dans la matinée, nous prenons le bus pour Tilcara, un village un peu plus au nord de Salta. L’auberge dans laquelle nous posons nos sacs, tenue par des babas cool, est une vieille baraque rafistolée et bariolée de toutes les couleurs.

Dans l’après-midi, nous décidons de prendre un bus pour Pumamarca, afin d’admirer la colline aux 7 couleurs.

Dans le village, nous rencontrons Estelle et Émilie, nous ferons la balade ensemble. Malheureusement l’absence de soleil ne donne pas le rendu escompté…

Pumamarca

Jeudi 11 avril

Joanna passa une partie de la matinée à tenter de faire un Skype avec ses élèves, sans grand succès, la connexion internet est vraiment mauvaise dans la région… 

Cet après-midi nous visitons les ruines de Pucará de Tilcara, d’anciennes fortifications précolombiennes qui ont eu un rôle administratif et religieux sur toute la vallée de la Quebrada de Humahuaca. Quelques cactus cardón viennent parfaire le panorama.

Vendredi 12 avril 

Nous partons ce matin en direction de Humahuaca, point de départ pour aller voir la Serranía de Hornocal, située à 4350m d’altitude. Estelle et Kévin, des français que nous avions rencontrés auparavant, se joignent à nous. 

Le point de vue est superbe sur ce qu’ils appellent ici, la montagne aux 14 couleurs…

Estelle, Kévin et nous

La formation sédimentaire de cette région remonte au Crétacé, il y a environ 75 millions d’années. Les différentes couches sédimentaires ont été soulevées au fil du temps par l’activité tectonique, ayant conduit à la formation de la cordillère des Andes. Des processus de faille, la formation de plis dans la roche, des phénomènes d’érosion et la présence de différents types de minéraux ont façonné le paysage particulier de la Serrania de Hornocal.

Sunset sur la montagne aux 14 couleurs

Samedi 13 avril 

Nous partons ce matin pour un long trajet en bus (3 bonnes heures) jusqu’au village d’Iruya. La dernière heure de route est particulièrement impressionnante : le bus plonge dans une gorge en suivant une piste dont la timide largeur nous fait retenir notre souffle à chaque virage. Insécurité oblige en Bolivie, il n’y a pas de glissière de sécurité, ni de muret, ni même de panneau danger…

C’est sans compter notre chauffeur qui titille le bord de la piste en rigolant avec son collègue sur le siège passager ! Sueurs froides… on ferme les yeux, on serre les dents et on attend que ça passe !

Nous arrivons entier au petit village d’Iruya, on se demande encore comment et pourquoi les gens sont venus s’installer ici, au fond de ce canyon…

Iruya

Nous montons directement au mirador au-dessus du village pour admirer la vue. 

La place de l’église

Pendant la balade à travers les petites ruelles, nous croisons des enfants, souvent seuls, on en profite pour immortaliser leurs jolis visages…

Sur le chemin du retour, nous croisons une dame à l’expression touchante, vendant des salades de fruits et empanadas dans une minuscule cabane en tôle.

Un couple lave son linge dans le jardin… on a l’impression d’avoir fait un bon en arrière dans le temps ! Quoi que… les rôles ne commenceraient-ils pas doucement à s’inverser ?

15h : il est déjà temps de reprendre le bus pour Humahuaca. Le retour n’est pas moins impressionnant que l’aller, on tente de dormir un peu pour faire passer le temps.

Dimanche 14 avril

10h : nous sommes censés prendre le bus direction la Bolivie, mais les choses ne se passent pas comme prévu et aucun bus de notre compagnie ne passera avant 11h50… personne ne sera capable de nous donner une explication plausible. Tant pis.

Chaque galère de bus depuis le début de notre voyage a eu lieu en Argentine, nous ne sommes donc pas mécontents de quitter ce pays pour ça ! Ainsi que pour l’amabilité discutable des argentins… mais ce n’est que notre avis 🙂 Nous n’en garderons pas pour autant un mauvais souvenir !

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