Le long de la Carretera Austral (CHILI)

Vendredi 8 mars 

Tôt le matin, nous traversons une nouvelle fois la frontière pour repasser au Chili afin de rejoindre la Carretera Austral, célèbre route de 1200 km qui traverse la partie nord de la Patagonie chilienne.

Notre minibus fonce à toute allure sur une piste d’une centaine de kilomètres longeant le Lago Général Carrera, entre Chile Chico et Puerto Rio Tranquillo. Le paysage est impressionnant. Cette route sinueuse creusée dans la falaise surplombe le lac d’un bleu éclatant, avec en toile de fond le Cerro Castillo enneigé. 

Nous manquons de déraper plusieurs fois dans le vide sur la route non goudronnée mais notre pilote connait apparemment sa feuille de route sur le bout des doigts. 

Nous arrivons dans le petit village de Puerto Rio Tranquillo. 

A l’arrivée du bus, les chiens errants et les vendeurs d’excursions nous attendent de pied ferme. Leur objectif : nous vendre leur tour en bateau pour admirer les célèbres grottes de marbre, ce pourquoi nous nous arrêtons dans ce charmant village.

Les grottes bordent les côtes du lac Buenos Aires (côté argentin) également nommé lac General Carrera côté chilien. Ce lac à cheval entre les deux pays est le deuxième plus grand d’Amérique du Sud, après le lac Titicaca.

A gauche : La Chapelle de marbre, à droite : la Cathédrale de marbre

Pendant 6000 ans, les vagues et le mouvement permanent des eaux du lac ont progressivement fait apparaître ces sculptures de marbre monumentales.

Reconnaissez-vous l’animal qui se cache dans cette falaise ?

La cathédrale de marbre (“cathedral de mármol”) est la plus majestueuse. Elle est entourée de deux autres îlots : la chapelle de marbre (“capilla de mármol”) et la caverne de marbre (“caverna de mármol”). 

La cathédrale de marbre
La chapelle de marbre
La chapelle de marbre
La chapelle de marbre
La caverne de marbre

Le tour fut bref, mais les nuances de couleurs ne nous ont pas laissés de marbre (un peu facile celle-là…) !

Nous passons la fin d’après-midi au bord du lac en compagnie de Theresa, jeune autrichienne en voyage dans la région pour quelques semaines, avec qui nous avons bien sympathisé lors de notre excursion à la Cueva de las Manos, et qui a aussi fait partie de l’épisode « panne de bus », ce qui créé des liens !

Theresa et Joanna

Ce soir, pour une grande première nous tentons le couchsurfing. Le principe est simple : c’est un service d’entraide complètement gratuit entre voyageurs et locaux. Le but étant de découvrir au plus près la culture locale, en passant une ou plusieurs nuits chez l’habitant.

Nous nous souviendrons longtemps de cette première expérience..!

Nous arrivons chez Braullio, sa maison cabane est un ama de planches et de tôles plus ou moins assemblées avec quelques clous rouillés. 

Braulio, très gentil, nous accueille avec des bières et un gâteau fait maison (on se demande toujours comment il l’a fait vu l’état de sa cuisine), mais parle seulement espagnol, la communication va vite être limitée…

Il nous propose de mettre nos affaires dans une toute petite pièce, où est entassé un monticule de bric-à-brac sur une sorte de lit une place. On comprendra très vite qu’il s’agit de notre chambre… 

C’est de plus en plus perplexes que nous prenons nos marques, sans encore avoir vu le meilleur épisode de la série : la salle de bain.

Oups !

Nos sentiments se mélangent… nous commençons par trouver cette situation plutôt amusante, dans le sens où nous ne nous attendions pas du tout à cela, on le prend comme une expérience insolite ! D’un autre côté, nous sommes attristés de voir que des gens qui ont un emploi, vivent dans ces conditions dans le pays considéré comme le plus riche d’Amérique du Sud.

Nous sommes tout de même ravis d’avoir fait la connaissance de Braulio, ainsi que d’un autre voyageur Alex qui lui, est un adepte du couchsurfing car il le pratique depuis 2007 autour du monde !

Samedi 9 mars 

Après une très courte nuit dans notre « lit » 1 place, nous prenons le bus pour Coyhaique, ville sans grand intérêt mais arrêt quasi obligatoire sur la longue Carretera Austral si on ne veut pas dormir sur le bord de la route !


Dimanche 10 mars 

Nous roulons quelques heures en bus sur la Carretera Austral. Cette partie de la route est redoutée par de nombreux voyageurs car très sinueuse et pentue. Chaque virage en épingle est une véritable épreuve, nous serrons les dents en espérant que le bus ne reste pas coincé ! 

19h : nous arrivons à Puyuhuapi (on adore le nom du bled !) au bord de l’océan Pacifique. 

Nous nous arrêtons dans la première auberge ouverte et posons nos sacs pour 3 nuits.

Lundi 11 mars 

Notre hôte Sergio est aussi ranger au parc national Queulat et nous propose gentiment de profiter de sa voiture pour nous y rendre. On accepte évidemment avec plaisir ! Sur le trajet, nous parlons essayons de parler « élevage de saumons » (en espagnol bien sûr) car nous passons devant une pisciculture… un grand moment !

Nous arrivons à 8h30 au parc Queulat, nous ne croisons pas grand monde !

Le paysage ici est recouvert d’une épaisse forêt dite « pluviale », le climat tempéré et très humide favorise le développement de la végétation : bambous, eucalyptus, alerces, nalcas (variété de rhubarbe géante), fougères…

Le glacier suspendu
Un oiseau pas très sauvage !

Nous empruntons plusieurs sentiers pour accéder à différents points de vue sur l’impressionnant glacier suspendu : le Ventisquero Colgante.

Tarzan
…et Jane
Arrivée au mirador le plus proche du glacier suspendu

Nous entendons le glacier craquer mais sans avoir la chance de voir des blocs de glace se décrocher…

Sur le chemin du retour… nous croisons un joli Carpintero Negro !

Pour parcourir les 25 km qui nous séparent de Puyuhuapi, nous tentons pour la première fois de faire du stop car Sergio n’a pas encore fini sa journée de travail. Coup de chance, la première voiture s’arrête, il s’agit d’une famille de français très sympathique, qui accepte de faire un détour pour nous emmener jusqu’au bout, (le chauffeur nous dit que c’est bon pour son karma !) on est ravis !

Mardi 12 mars 

Journée en stand-by, nous devons attendre le lendemain matin pour avoir un bus qui nous emmène à notre prochaine destination : Chaiten. 

Chacun vaque à ses occupations pour la matinée : Boris va ramasser des fleurs pour sa chérie prend des fleurs en photo pendant que Joanna fait un skype avec ses élèves (chose promise, chose due !)

L’après-midi, nous nous rendons en stop (ça y est, on devient experts !) aux termas Ventisquero. Une façon agréable de tuer le temps ! Mais l’eau est limite trop chaude… que la vie est dure !!!

J’y vais ou j’y vais pas ?
Au bord de l’Océan Pacifique

Le soir, nous rejoignons Nina et Pierre pour un petit resto. Un couple de français très sympathiques voyageant un an autour du monde, rencontrés sur le groupe Facebook tourdumondiste ! 


Mercredi 13 mars 

6h : départ pour Chaiten en bus. Dès notre arrivée, nous trouvons un « bus-café » avec wifi pour appeler Alain (papa de Joanna) afin de lui rappeler qu’il est vieux ! On ne pouvait quand même pas manquer ce passage à la double trentaine !!

À part ça, journée pluvieuse sans grand intérêt ! Lessive, courses et autres formalités nous occuperont l’après-midi. 

Jeudi 14 mars 

C’est de nouveau en stop que nous décidons de nous rendre au départ du sentier pour l’ascension du volcan Chaiten, encore actif, dont la dernière éruption remonte à seulement 10 ans.

On enlève les lunettes de soleil, on sourit de manière TRÈS exagérée et on lève le pouce !

Petite retrospective : le 2 mai 2008, le volcan entre en éruption, mais c’est seulement le 6 mai que l’évacuation totale sur un périmètre de 70 km est déclarée. 

Un nuage de cendre de 30 km de haut atteint Buenos Aires qui l’oblige à fermer son aéroport. Une photo satellite montre le panache du volcan traversant l’Amérique du Sud.

La ville de Chaiten est partiellement détruite et une couche de cendres de 30 cm recouvre tout à 50 km à la ronde. Pendant deux ans, la ville ne sera plus approvisionnée en eau et en électricité. Seuls quelques irréductibles resteront dans la ville fantôme.

Ce sera seulement à la fin de l’année 2009 que la ville de Chaiten recommencera à reprendre vie.

À ce jour, quelques fumerolles de gaz témoignent toujours de l’activité du volcan. 

Au pied du volcan
Les marches sont parfois très hautes… on a mal aux cuisses !

L’ascension du volcan fut assez intense, mais quelle belle surprise d’arriver au sommet du cratère et de découvrir ce paysage apocalyptique ! 

En rouge, le dôme de lave qui s’est formé après l’éruption de 2008

Malheureusement le dôme de lave a la tête dans les nuages, mais nous apercevons quand même quelques fumerolles.

On ne nous a pas menti, le volcan est bien actif !

Boris est heureux comme un gosse, il passe son temps à ramasser des morceaux de lave séchés cailloux. La preuve en images ! 

Difficile de faire un choix…

Et c’est avec 1 kg de plus que nous redescendrons du volcan (c’est vrai que nos sacs étaient un peu trop légers) et voyagerons jusqu’en Argentine, où Boris sera ENFIN prêt à faire le deuil de la moitié de ses trouvailles.

Sur le chemin du retour

Nous rentrons de nouveau en stop, mais cette fois-ci, dans la benne d’un pick up.
On adore !!!

Quand on fait du stop, il faut savoir être patient !
Dans la benne 🙂

Vendredi 15 mars 

Aujourd’hui direction le parc Pumalin, auparavant propriété de Douglas Tompkins (fondateur de la marque The North Face). De son vivant, il avait acheté des centaines de milliers d’hectares au Chili pour en faire des réserves protégées. À sa mort en 2015 (en kayak sur le lac Général Carrera où nous étions juste avant !), sa femme fit la donation de ces terres à l’Etat. Le parc national Pumalin est créé pour perdurer la volonté de préservation de Tompkins.

Le sentier de randonnée débute le long d’un joli torrent mais la pente s’accentue rapidement pour devenir un véritable chemin de croix à travers la forêt. Des échelles sont fixées tout du long pour faciliter la progression dans cette jungle, mais la moiteur de l’atmosphère ralentit chacun de nos pas.

Les rayons du soleil traversant la canopée illuminent la végétation luxuriante.

Nous arrivons tant bien que mal au mirador, qui n’en était pas vraiment un !

En fond : le volcan Michinmahuida. Oui, on voit que dalle !

Nous pique-niquons à cet endroit et faisons la connaissance de Pan, une taïwanaise très sympathique. 

Nous arrivons au bout de la randonnée : un point de vue sur la Laguna Tronador. Nos efforts sont récompensés !

Laguna Tronador

Nous terminerons la journée par une balade dans une forêt d’alerces millénaires, en compagnie de Pan !

Le plus vieux alerce du parc

Nous revenons en stop avec un couple de retraités chiliens. Sur le trajet, ils s’arrêtent quelques instants observer le volcan Chaiten. Nous sommes ravis de pouvoir admirer le sommet du volcan dégagé, que nous n’avions pas eu la chance de voir la veille ! 

Samedi 16 mars 

Nos amis Nina et Pierre nous ayant rejoint à Chaiten, c’est avec eux que nous prendrons le bateau pour l’île de Chiloé !

Joanna et Nina font connaissance avec le commandant de bord, et en profitent pour prendre sa place quelques instants !

Chaud devant..!

Nous passons une partie du trajet à scruter la surface de l’eau, car des baleines ont été vues quelques jours auparavant par nos amis voyageurs, mais en vain…

Nina aura la chance d’apercevoir un dauphin suivant le bateau, mais nous arrivons trop tard 😦

Sitôt arrivés au port de Quellon, nous sautons dans un bus direction Castro, toujours en compagnie de Nina et Pierre. Nous passons une très bonne soirée avec eux et Jessica et Quentin, deux Français rencontrés à la Cueva de las Manos.

Dimanche 17 mars 

Nous louons une voiture à 4 et visitons la partie est de l’île.

Au programme : petits villages, églises en bois classées au patrimoine mondial de l’Unesco et maisons sur pilotis. 

L’église de Castro
Avez-vous déjà vu une église en carton ?
L’église de Dalcahue
Eglise de Quinchao
Passe-temps préféré de Joanna : photographier les oiseaux
Bout de l’île de Quinchao
Eglise de Chequian
Eglise de Matao
Un vanneau terro
Eglise de Quinchao
Oui, ce cochon est bien ROUX.
Eglise d’Achao
Eglise de Quemchi
…encore un oiseau différent !
Eglise de Curaco de Vélez
Aujourd’hui, on mange local !
Joanna et Nina retombent en enfance
Eglise de la Isla Aucar

Et enfin, les fameuses maisons sur pilotis (les « palafitos ») au nord de la ville de Castro.

Lundi 18 mars 

La météo n’étant pas des plus favorables, nous décidons de quitter l’île de Chiloé et de filer directement à Puerto Varas, petite ville en bord de lac qui n’était pas au programme mais qui nous a vivement été recommandée. 

Nous vous raconterons la suite de nos aventures dans le prochain article sur la région des lacs !

Petit rappel : si vous voulez suivre notre itinéraire sur une carte, quasi en temps réel, on vous rappelle qu’il est disponible en cliquant sur le lien dans l’onglet « Notre itinéraire » !

ATTENTION !
Dans quelques jours, nous vous mettrons à l’épreuve avec un jeu-concours auquel vous pourrez participer, restez attentifs 😉 

5 réflexions sur “Le long de la Carretera Austral (CHILI)

  1. Magnifique ! Toujours aussi belles vos photos, il faut dire que le décor s’y prête ! Paysages variés, riches en couleurs, belles rencontres aussi, c’est formidable!
    Que d’ églises aussi…Un petit air de voyage de noces mais attendez nous qd même, on peut faire ça en Colombie si vous voulez??😁😘

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  2. Ouah, magnifique encore une fois. Coup de coeur pour la chapelle de marbre. C’est cool que vous rencontriez des passionnés comme vous sur le chemin ! Certaines photos ont des allures de l’émission Pekin Express ! Gros bisous

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    • Tu ne crois pas si bien dire 😅 on envisage peut-être de s’inscrire l’année prochaine ahah
      Gros bisous 💋 et merci pour tes commentaires qui font toujours plaisir !!

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