Bem vindo ao Brasil !

Vendredi 9 août

Carthagène —> Bogota —> São Paulo —> Foz do Iguaçu

La longue nuit de voyage ne nous a pas épargnés et c’est avec le dos en compote que nous atterrissons à Foz do Iguaçu au Brésil, à 9h du matin. Le Brésil sera le dernier pays de notre road trip sud-américain, qui va malheureusement bientôt toucher à sa fin… le décompte est lancé : J-7 ! 

Joanna trouvait cela fort dommage de ne pas faire un passage au Brésil, qui est quand même le plus grand pays d’Amérique du Sud…

Avec notre espagnol approximatif, nous demandons des renseignements à des locaux pour nous rendre aux célèbres chutes d’Iguaçu, ce pour quoi nous sommes là ! Mais s’adresser dans un mauvais espagnol à des brésiliens (parlant portugais, du coup) s’avéra moins fructueux que prévu ! Nous avons comme une impression de retour à zéro, comme au début du voyage où l’on ne comprenait rien…

Après bien des palabres, nous arrivons à sauter dans un bus direction les chutes d’Iguaçu… que nous avons prévu de visiter dans la journée (du moins la partie brésilienne), les yeux pas bien en face des trous mais tant pis, notre timing est serré !

La rencontre des fleuves du Rio Parana et du Rio Iguaçu forme la frontière entre le Paraguay, le Brésil et l’Argentine en plein cœur de la forêt tropicale, mais c’est en amont du Rio Iguaçu que les célèbres chutes rugissent.

Le nom « Iguaçu » provient du peuple indigène Guarani qui signifie « les grandes eaux », et cela n’a rien d’étonnant quand on en connaît davantage sur le débit de ces remarquables cascades…

Il ne s’agit pas à proprement parler d’une chute, mais d’un ensemble de 275 cascades formant un front de 3 kilomètres. La plus haute d’entre elles atteint les 80 mètres de hauteur : on l’appelle la Garganta del Diablo en espagnol ou Garganta do Diablo en portugais (« gorge du Diable »). L’ensemble des cascades déverse jusqu’à 6 millions de litres d’eau par seconde. 

Aujourd’hui, nous nous contentons d’observer les chutes depuis le côté brésilien, qui offre un panorama à la fois complet et spectaculaire.

Dès le début du sentier, des coatis (pseudo ratons laveurs) voraces et opportunistes sont faciles à observer.

Si certains voyageurs nous ont dit préférer le côté argentin des chutes, apparemment plus impressionnant, nous sommes tout de même émerveillés par le spectacle qui s’offre à nous !

Il est difficile de décrire la puissance qui se dégage des lieux. Le débit est impressionnant, il envoie valdinguer des millions de gouttelettes, qui, ricochant sur les rayons du soleil, forment des arcs-en-ciel permanents. Iguaçu fait partie de ces lieux où l’on se sent infiniment petit.

En fin d’après-midi, nous reprenons un bus pour traverser la frontière et aller à Puerto Iguazu en Argentine. Un coup de tampon plus tard, nous arrivons à notre hôtel. 

En une journée nous aurons réussi à passer de la Colombie au Brésil, de visiter les chutes côté brésilien puis de passer en Argentine, soit 3 pays en une seule journée, balèze quand même ? Qui a parlé de 6 mois de vacances déjà ? 😉 

Samedi 10 août

Nous repartons aujourd’hui voir les chutes, cette fois-ci du côté argentin. Après les chutes d’IguaÇu (version portugaise), nous passons aux chutes d’IguaZu (version espagnole) !

Grâce aux dédales de sentiers et points de vue, nous nous approchons à quelques mètres seulement des chutes.

Sur le chemin, nous traversons la forêt tropicale où nous croisons quelques geais acahés aux couleurs exotiques et des singes sapajous noirs jouant devant notre objectif !

Un petit train mène à la cascade la plus impressionnante, la Garganta del Diablo : en forme de fer à cheval, elle mesure 700 m de long pour 80 m de haut. Le train nous pose à l’entrée d’une passerelle qui surplombe la chute, le spectacle est grandiose : l’eau se déverse dans un fracas assourdissant sur les rochers en contrebas. Un arc-en-ciel vient sublimer ce décor féérique…

Malgré la brume qui obstrue la vue plongeante, nous devinons la violence des chocs 80 mètres plus bas. Nous aurions pu rester des heures à contempler cette merveille de la nature…

C’est émerveillés que nous quittons le site et prenons le bus retour pour Puerto Iguazu.

Avant de manger un dernier asado, le barbecue argentin, il nous faut faire un passage obligé par les boutiques pour acheter du maté, la fameuse boisson nationale.

Encore une belle journée qui s’achève. On s’endort pour la toute dernière fois en Argentine, le grondement des cascades résonnant dans nos têtes…

Dimanche 11 août 

Direction l’aéroport ce matin, pour notre ultime destination !

Nous allons rejoindre la côte est de l’Amérique du Sud pour nos derniers jours sur cet incroyable continent. Rien que d’évoquer Copacabana, sa plage légendaire, et le Corcovado qui la surplombe, elle nous faisait rêver… et nous l’avons eue ! En route pour Rio de Janeiro ! 

Pour la petite histoire, le 1er janvier 1502, un équipage portugais découvre la baie de Rio et pense traverser l’embouchure d’un fleuve. Ils nommèrent l’endroit Rio de Janeiro, littéralement « rivière de janvier ».

En moins d’une heure de vol nous voilà à Rio, mais il nous faut presque autant de temps pour rejoindre l’hôtel en taxi tant la ville est immense. Pour terminer ce voyage en beauté, nous avons choisi un superbe hôtel 4 * sur le front de mer de Copacabana : le Pestana Rio Atlantica, un monstre d’une quarantaine d’étages. La chambre, grandiose, est pourvue d’un lit queen size et d’une salle de bain en marbre. Le changement est brutal après toutes ces nuits passées dans les auberges de jeunesse, couchsurfing, bus et compagnie… On peut vous dire qu’on va savourer ces prochains jours !

Nous décidons de monter au bar du roof top pour manger et admirer la vue tant attendue… En sortant de l’ascenseur, nous restons bouche bée devant cet incroyable panorama. La plage de Copacabana dessine un arc de cercle parfait de 4,5 km !

Nous avons juste le temps de grignoter quelque chose avant qu’un orage n’éclate et ne dure toute l’après-midi. 

Lundi 12 août 

Il fait grand beau ce matin et nous comptons bien nous rattraper de l’après-midi « foireuse » de la veille… La première étape est le Corcovado, ce pique granitique d’où s’élève le célèbre Christ Rédempteur ! On doit d’abord arriver jusqu’à la base du mont pour prendre le petit train qui ensuite nous emmène au pied de la statue.

Le géant de 38 mètres profite de la plus belle vue sur Rio. Il est devenu au fil des ans un des emblèmes de la ville reconnus internationalement, au même titre que le Pain de Sucre, la plage de Copacabana ou le carnaval de Rio.

Il nous faut ruser et nous faufiler pour pouvoir faire une photo avec un bout de statue ! Classée parmi les nouvelles merveilles du mondeelle est évidement prise d’assaut par des centaines de touristes…

Nous quittons cette foule, prenons le petit train pour redescendre et filons vers le parc Lage. Il abrite un jardin botanique et surtout une école d’art qui paraît-il, renferme un café des plus sympathiques. C’est dans un merveilleux bâtiment historique style colonial qu’est installée l’école d’arts visuels du parc Lage. Sous les arcades, les artistes s’exercent à la vue des touristes et des élèves. Nous profitons de la terrasse du café d’où l’on aperçoit le Christ Rédempteur nous surveillant depuis la falaise, 700 m plus haut.

Quelques singes se baladent dans le parc pour le plus grand bonheur de nos objectifs !

La lumière commence à baisser, il est temps de filer jusqu’au Pain de Sucre et d’arriver au sommet pour le coucher de soleil !

Un pain de sucre est une quantité de sucre blanc à la forme d’un cône allongé et au sommet arrondi. Le sucre a été vendu sous cette forme jusqu’à la fin du 19ème siècle. Sa forme est à l’origine du nom de plusieurs monts dont le plus connu est le Pain de Sucre de Rio !

Après 30 bonnes minutes de file d’attente, nous empruntons un téléphérique qui nous emmène sur un premier piton de granite, d’où la vue est déjà spectaculaire.

Le soleil est déjà en train de se coucher (nous n’avions pas anticipé la file d’attente !), nous n’arriverons pas à temps… La seconde benne grimpe cette fois-ci vers le sommet du Pain de Sucre. La vue, même après le soleil couchant, est extraordinaire…

La magie opère… L’émotion que l’on ressent à ce moment-là est particulièrement intense. On ne pouvait rêver mieux pour marquer les derniers instants du voyage… que nous ne sommes pas prêts d’oublier.

Mardi 13 août

On nous a conseillé de faire une petite randonnée pour atteindre un point de vue incontournable sur Rio, le Morro Dois Irmãos autrement dit la colline des deux frères.

Pour nous y rendre, ce n’est pas une mince affaire. Nous prenons un taxi devant l’hôtel et essayons d’expliquer notre trip au chauffeur. Il comprend apparemment ce que nous voulons et nous emmène au pied de la favela Vidiga. « Le chemin commence en haut de la favela » nous dit-il. Pas question de traverser cet endroit à pied et lui-même ne peut la traverser en voiture… ça annonce la couleur !

La favela ne se traverse qu’en moto-taxi et les « pilotes » attendent patiemment à l’entrée. Notre chauffeur décide de venir avec nous et de s’improviser guide… il explique lui-même aux conducteurs que nous avons besoin de trois motos.

En quelques minutes l’affaire est négociée et nous voilà tous les trois sur notre bécane à foncer dans les petites rues inclinées. Le pilote de Joanna semble méfiant et l’empêche de se tenir à lui dans la montée. Comme si elle allait tenter de lui faire les poches…!

On nous dépose au coin d’une rue et on nous indique le début du chemin. On quitte rapidement les habitations pour se retrouver à monter dans la forêt. La pente devient raide et notre chauffeur/guide galère à suivre le rythme, il nous demande même comment on fait pour ne pas être essoufflés… En effet, la cordillère blanche au Pérou a été un bon entraînement pour nous, même Joanna jubile de voir qu’elle n’est plus la dernière… Y aurait-elle pris goût ?

La météo se dégrade et un vent assez fort commence à se lever, notre chauffeur en sueur n’est pas rassuré. Nous croisons d’autres marcheurs qui eux redescendent : « nous sommes d’ici et vu le temps je vous conseille de faire demi tour  » nous disent-ils. Ce ne sont pas quelques bourrasques qui vont nous arrêter ! Abandonner en cours de route, ce n’est pas trop notre genre… Notre guide décide de redescendre seul et nous nous mettons d’accord pour se retrouver en bas. 

La montée devient de plus en plus ardue, des bourrasques de plus en plus violentes s’engouffrent dans les branches, nous avançons en frôlant le sol pour ne pas s’envoler. Nous arrivons au sommet ! La vue est complètement bouchée et nous nous mettons à raz terre tellement que le vent nous déséquilibre… Il suffit de quelques minutes de patience pour que les nuages se dispersent et laissent entrevoir la magnifique vue sur Ipanema, la 2ème plage de Rio. Quels petits joueurs ces Cariocas…!

Après avoir rejoint notre chauffeur de taxi (ce nom lui va finalement bien mieux que « guide » !), il propose de nous montrer quelques rues de la favela, tout en cherchant des motos pour nous redescendre. Les habitations, délabrées, donnent l’impression d’être abandonnées. Il n’en est rien mais le quartier semble assez calme, sûrement dû à la présence des « policiers ». Nous en croisons d’ailleurs à plusieurs reprises, mitraillettes à la main… On sourit, on dit bonjour… et on trace !

Il propose ensuite de nous emmener dans un bar pourvu d’une terrasse offrant une vue dégagée sur la favela, l’océan Atlantique en fond.

Nous mangeons un morceau ici avant de redescendre. Boris finit le trajet en moto-taxi pendant que Joanna se fait embarquer dans une sorte de van avec notre chauffeur. C’est sains et saufs que nous arrivons en bas de la favela ! Le chauffeur nous pose ensuite vers la plage d’Ipanema, nous avons besoin de trouver un magasin de tongues Havaianas. C’est LE produit phare Made In Rio et nous sommes bien décidés à en ramener quelques paires…

Avant de sortir pour la soirée, comme plusieurs fois ces derniers jours, Joanna profite d’un superbe piano à queue mis à disposition dans le hall de notre hôtel. Après quelques fous rires durant les essais de la pianiste et du caméraman, on vous partage un petit medley, digne d’un film Hollywoodien ! 

Mercredi 14 août

Avant dernier jour ! Nous profitons de cette matinée pluvieuse pour flâner dans un centre commercial : une bonne raison d’acheter encore quelques souvenirs ! Notre objectif : rentrer en France avec des sacs à dos pleins à craquer : savons, short de bain, canga (paréo multifonctions) etc… le tout « Made in Rio » !

Profitant d’une accalmie, nous nous dirigeons vers le quartier de Santa Teresa pour aller voir les fameux escaliers Selarón. Dans les années 1990, l’excentrique Jorge Selarón s’est employé à transformer cet escalier classique en une œuvre d’art originale et colorée, en assemblant plus de 2 000 carreaux de céramique. Nous avalons la volée de marches et nous laissons éblouir par les couleurs vives des carreaux venus du monde entier.

En haut de l’escalier nous arrivons à Lapaquartier bohème de Rio. Lieu historique et pittoresque, c’est à Lapa que les Cariocas viennent boire un verre, danser et écouter de la musique dans ses nombreux bars et restaurants. 

Il se remet à tomber des cordes, nous rentrons à l’hôtel nous faire beau pour revenir plus tard expérimenter le Lapa by night…

On nous a vendu le Rio Scenarium comme LE bar à ne pas manquer à Rio… alors allons-y ! C’est un immense entrepôt d’antiquités sur 3 étages, qui se transforme le soir venu en club de samba. On nous installe au rez-de-chaussée, les serveurs sont en costume d’une époque indéfinie, nous buvons un verre ou deux et grignotons quelques encas. Puis, nous nous perdons dans les étages, l’enchevêtrement d’énormes salles regorge de coins déserts, peuplés de flippants mannequins de cire abandonnés… A certains égards, on pourrait se croire dans une maison hantée.

Une ambiance totalement différente s’installe quand le premier groupe commence à jouer. La musique fait son effet et les habitués commencent à envahir la piste de danse devant la scène. S’en suivent plusieurs groupes avec toujours plus de rythme et d’entrain. L’endroit est un peu touristique mais la programmation est plaisante pour les non connaisseurs de samba que nous sommes ! Ambiance garantie ! Nous admirons les adeptes en sirotant une bonne caïpirinha !

Jeudi 15 août 

Nous nous réveillons avec un sentiment amer ce matin, c’est effectivement notre dernier jour en Amérique du Sud, notre 191ème jour de voyage… Ce soir, nous survolerons l’Atlantique pour retourner au bercail !

La météo n’aide pas tellement, il fait gris et quelques gouttes commencent à tomber. Joanna décide de se faire chouchouter dan un salon d’esthétique pendant que Boris termine quelques achats.

Entre deux averses nous nous dirigeons vers le jardin botanique et le parcourons de long en large pour nous imprégner une dernière fois de l’ambiance tropicale passer le temps.

L’heure est venue, il nous faut sauter dans un taxi et passer à l’hôtel prendre nos sacs, nous changer et partir à l’aéroport… Mais ça, c’est sans compter les embouteillages ! Nous n’avions pas prévu que la circulation soit si mauvaise et avons finalement plus que 5 minutes pour faire tout ça…

Nous ressautons dans le taxi en 4ème vitesse et prions pour arriver à temps à l’aéroport. Au détour d’une rue, le chauffeur s’arrête sur le bas côté. Le voilà qui achète un paquet de chips à un vendeur ambulant… (c’est vachement le moment mon gars !)

On repart, et quelques minutes plus tard, il s’arrête de nouveau. Il prend de l’essence tranquillement, pendant que nous sommes en train de bouillir… Nous essayons de lui expliquer calmement de nouveau que nous sommes en retard, mais allez dire ça en espagnol à un brésilien qui ne le comprend pas. Boris commence à émettre plus sérieusement l’idée de prolonger le voyage… 

Nous arrivons enfin à destination et nous ne sommes vraiment pas en avance… Malgré tant d’essais pour rater l’avion, nous finissons quand même par le prendre !

***

Nous embarquons le cœur lourd, en pensant à ces six derniers mois et à cet incroyable voyage que nous avons réalisé. Les images défilent dans nos têtes et la nostalgie commence à s’installer. Nos cœurs sont partagés entre la joie de retrouver nos proches (et aussi un peu notre petit confort on avoue !) et la tristesse (ou bonne déprime pour Boris !) de terminer cette aventure hors du commun… C’est une page qui se tourne, mais comme on le dit souvent, il faut savoir revenir pour mieux repartir !

L’Amérique du Sud va nous manquer, mais nous reviendrons c’est sûr, pour toutes les beautés qu’elle renferme, et toutes celles que nous n’avons pas eu le temps de découvrir…

L’avion décolle. A travers le hublot, nous apercevons le Christ Rédempteur, bras ouverts… Serait-ce un signe du destin…?

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