Mercredi 31 juillet
En fin de matinée, nous atterrissons sur la petite île de San Andres, planquée au milieu de la mer des Caraïbes, à 800 km de la côte. Bien qu’elle soit située au large du Nicaragua, cette île appartient bel et bien à la Colombie.
Nous nous installons chez nos hôtes Airbnb dans une agréable maison un peu excentrée de l’agitation du quartier touristique. Ils sont encore une fois très accueillants, de bons conseils et parlent même quelques mots de français !
Il ne nous faudra pas longtemps pour enfiler un maillot de bain et sauter dans le bus qui nous amène à la plage. En arrivant sur la plage de San Luis, nous restons bouche bée devant le dégradé de couleurs des eaux translucides et les palmiers suspendus au-dessus du sable blanc. L’endroit est paradisiaque malgré la fréquentation importante. C’est sur un fond de Reggae que nous nous prélassons dans l’eau à plus de 29°, si ce n’est pas le bonheur ça !
Quelques-uns d’entre nous profitent de la faible profondeur pour rejoindre un îlot corallien où une épave imposante entrave la beauté du décor.
En fin d’après-midi, nous reprenons le bus pour s’arrêter à La Piscinita, un bar au bord de l’eau sur la partie ouest de l’île. Cet endroit profite d’un spot de snorkeling intéressant où la clarté de l’eau est exceptionnelle.
ajouter photos spot snorkeling !
Jeudi 1er août
Nous attendons le bus ce matin qui va nous emmener au port. Notre hôte nous a conseillé une journée d’excursion autour de l’île de San Andres avec plusieurs arrêts baignade et snorkeling.
Embarqués, nous nous dirigeons tout d’abord vers le petit îlot de Johnny Cay.
A première vue, cet îlot de 4 hectares n’a rien de très authentique car des dizaines de bateaux viennent y déposer des touristes en masse…
Mais l’endroit est quand même magnifique. Au centre de l’île, une palmeraie ombrage la douce pelouse sur laquelle se promènent de nombreux iguanes. Pas farouches, les lézards se laissent approcher pour le plus grand bonheur des photographes amateurs que nous sommes !
L’îlot est entouré de récifs où la mer prend des teintes bleues turquoises éclatantes et de mini piscines rocailleuses.
Petit instant de barbotage en famille, avec option fish pédicure !
Un peu plus loin, Boris aperçoit même une raie !
On vous laisse découvrir tout ça en vidéo :
Après un déjeuner sur Johnny Cay, le bateau repart pour atteindre Acuario, un autre « îlot » qui s’apparente plutôt à un banc de sable, sur lequel ils ont malgré tout réussi à installer un bar !
L’eau peu profonde et la vie sous-marine foisonnante en fait un lieu parfait pour la baignade et le snorkeling. On y apercevra même des petits requins de récif dormant sous les rochers !
Annie J se surpasse et tente même sa première expérience de snorkeling… !
(Mais… c’est beaucoup plus drôle en vidéo !)
En partant, le bateau s’arrête au milieu du lagon pour nous montrer des raies. La mauvaise surprise est que l’un des encadrants du groupe saute à l’eau et attrape la raie pour BIEN nous la montrer, sous toutes les coutures, quitte à la laisser hors de l’eau pour lui faire ouvrir la bouche… vous vous doutez certainement de notre avis sur ce genre de pratiques… Nous préférons donc nous jeter à l’eau, même pour quelques minutes, afin de tenter d’en apercevoir quelques-unes de nos propres yeux, et surtout en liberté !
De retour sur San Andres, nous passons la soirée dans le centre-ville à flâner dans les boutiques et dînons dans un sympathique restaurant.
Vendredi 2 août
Aujourd’hui, direction la petite île de Providencia, dernière étape de notre séjour en Colombie !
Nous embarquons encore une fois dans un avion modèle réduit de 19 places.
A peine 40 minutes de vol et Providencia commence déjà à apparaître au loin, entourée de son lagon aux eaux turquoise.
On pourrait qualifier cette île de « confidentielle ». Bien loin du tourisme de San Andres, elle a su garder son charme et son authenticité intactes. Ici, pas d’édifices de plus de 3 étages ni de boutiques de souvenirs. On trouve plutôt de jolies petites maisons colorées en bois bordant le littoral, le reggae en fond sonore, au milieu d’une nature luxuriante perchée sur les hauts reliefs. Pour l’instant, l’environnement ressemble un peu à l’idée qu’on se fait de la Jamaïque (qui n’est d’ailleurs pas si loin !)
Sur cette île, la majorité de la population est noire, très grande et forte, contrairement à la métropole. Les Raizales, issus d’un long métissage entre européens, africains et amérindien, sont très avenants, souriants et parlent un « anglais créole » ainsi que l’espagnol.
Pour ces derniers jours passés en Colombie avec nos parents, nous avions réservé une villa, La Posada Florida, les pieds dans l’eau… pour finir en beauté !
Nous profitons de la fin d’après-midi pour découvrir ce petit coin de paradis…
… et assistons à un sublime coucher du soleil !
Nous finissons la soirée au restaurant, où l’on ne peut apparemment pas nous servir de poisson… un comble pour une île ! L’attente des plats est si longue que Joanna finira par s’endormir sur son père…
Samedi 3 août
Le petit îlot de Santa Catalina est liée à Providencia par un pont flottant, fabriqué en un bric à brac de planches et de tonneaux en plastiques. Ce pont en désuétude n’a jamais été restauré (et apparemment ce n’est pas prévu), encore une preuve que la population n’a absolument pas pour projet de faire de Providencia un lieu touristique.
Nous arrivons vers une petite plage où des enfants se baignent, quelques locaux prennent l’apéro pendant que d’autres écaillent des poissons multicolores pour un futur barbecue.
Alain se lie d’amitié avec un enfant du coin, la barrière de la langue n’a visiblement pas l’air de leur poser problème ! On finit par les rejoindre et passons un bon moment à jouer ensemble. Il ne suffit parfois de pas grand-chose !
Dans l’après-midi, la team Carton et nous-mêmes décidons de louer des scooters pour faire le tour de Providencia. Nous devons insister auprès du loueur pour avoir des casques, car ici, personne n’en met ! Alain et Joanna, pilotes aguerris, prennent les commandes.
On constate effectivement que nous sommes les seuls à porter des casques et presque les seuls à n’être que 2 par scooter..! Ici la tendance est plutôt à transporter toute la famille sur un deux roues. Certains même font des prouesses d’équilibristes : l’homme conduit, un enfant entre les jambes, la femme derrière, portant un bébé dans un bras et une bouteille de gaz dans l’autre !!
Nous croisons la police… petit coup de stress, nous ralentissons à leur demande et nous attendons à devoir sortir les papiers que nous n’avons pas. Finalement, c’était juste pour nous prendre en photo ! On n’en revient pas. La vie est vraiment trop cool ici !
Durant notre tour de l’île en scooter, nous nous arrêtons sur une magnifique plage, vide… et pourvue d’aménagements un peu spéciaux, comme ce banc géant duquel Annie a eu bien du mal à redescendre !
Dimanche 4 août
Après un petit dej sur la terrasse face à la baie, Mineval et son fils, nos guides de la journée, s’amarrent sur « notre » plage privée (on n’est pas prêts de la ressortir celle-là !) Au programme aujourd’hui : tour de l’île en bateau avec arrêts snorkeling.
Nous nous dirigeons vers le nord de Providencia et passons à côté de Morgan’s head, un rocher qui, pour les habitants de l’île, ressemble à la tête du capitaine Morgan, un corsaire gallois qui écuma les Caraïbes entre 1665 et 1680.
Le bateau continue de fendre les vagues et le petit îlot de Crab Cay apparaît au large. C’est là que nous allons mouiller l’ancre pour notre première session de snorkeling. La faible profondeur, la clarté de l’eau et l’abondance de vie sous-marine fait de Crab Cay un paradis du snorkeling, et même un paradis tout court…
Joanna, Alain et Boris s’en donnent à cœur joie au milieu des tortues, tandis qu’Erich les regarde, envieux au possible, se mordant ce qui lui reste de pouce… Mais l’envie est telle qu’après 3 semaines de frustration, il décide finalement de se jeter à l’eau !
Même Annie B s’initie avec prudence au snorkeling, l’essai du masque dans l’eau est un moment mémorable, qu’on vous partage dans la vidéo un peu plus bas !
Nous embarquons de nouveau, le bateau file sur le dégradé de bleu et Mineval nous arrête au milieu du lagon. Son fils se jette à l’eau et nous dit de le suivre. Joanna brave sa phobie de la profondeur, et c’est armés de nos masques que nous sautons dans l’eau à 29°. En dessous, une dizaine de mètres de fond et des millions de poissons. La clarté de l’eau est fabuleuse, les rayons du soleil illuminent les coraux, nous sommes dans un véritable aquarium !
Pour le déjeuner, Mineval nous emmène sur une plage, manger du poisson dans un « restaurant » où la cuisinière se sert d’un vieux frigo en guise de foyer pour son barbecue (un barbecue à Providencia est une casserole remplie d’huile sur un feu de bois ; tout ce qui est susceptible d’être frit finit dans cette casserole !) Le poisson est divinement frais et la bière aussi, nous sommes aux anges…
Mineval nous dépose ensuite sur la plage de South West Beach, où nous finissons l’après-midi. Joanna en profite pour adopter deux enfants qui jouent dans l’eau avec elle. Il faudra la raisonner et lui faire comprendre qu’elle ne pourra pas les emmener… c’était pourtant facile, les parents n’étaient pas là !
Avouez qu’ils sont craquants quand même 😀
Lundi 5 août
Nous avions repéré un centre de plongée dont l’un des moniteurs est belge. Une aubaine pour nous qui voulions faire notre baptême avec un instructeur francophone !
Au programme de ce matin : la partie théorique et le baptême sur la plage. Nous (Alain, Boris et Joanna) faisons les premiers essais du matériel et quelques exercices dans l’eau.
Tout se passe bien, même si Joanna n’est pas vraiment rassurée et appréhende un peu la suite du baptême le lendemain, à 13 mètres de profondeur…
Partis explorer le coin, nous tombons sur un rassemblement en vue des futures élections municipales d’octobre. Gary et l’équipe de son parti font leur campagne dans les rues et nous sympathisons évidement avec eux. Erich se prend au jeu avec affiches et casquette !
Mardi 6 août
Excitation, angoisse… c’est un mélange d’émotions qui nous anime. Harnachés, nous sautons dans le bateau qui va nous emmener sur le spot de plongée.
Alain est mis jeté à l’eau le premier, suivi de Boris et enfin Joanna, qui réussit pour l’instant à affronter sa peur.
Nous sommes à la surface, accrochés à une corde en attendant les instructeurs. Ils nous font descendre au fond de l’eau, à 5 mètres de profondeur, chacun notre tour. Malheureusement Joanna tombe sur un instructeur colombien, ce qui la fait paniquer encore plus, alors que nous avions demandé à ce que le belge reste avec elle pour la rassurer… pas cool ! La peur déjà bien présente et la douleur dans ses tympans l’empêcheront de descendre au fond de l’eau…
Pour Alain et Boris, l’exploration commence.
Nous descendons une sorte de dune qui nous emmène maintenant à 13 mètres de profondeur. Quelques coups de palmes plus loin, nous découvrons une profusion de vie sous-marine vers un récif corallien. Cette multitude de couleurs et d’espèces, ainsi que ce puissant silence, donnent l’impression de pénétrer dans un autre monde, un monde qui ne nous appartient pas…
Ce baptême de plongée est un premier pas, une première rencontre avec un univers encore plus fascinant que ce qu’on imaginait…
Alain, qui ne pensait pas faire de la plongée un jour dans sa vie, est ravi d’avoir sauté le pas pour ses 60 ans. Boris, quant à lui, est déjà en train de se renseigner pour passer son 1er niveau de plongée ! Joanna peine à se remettre de ses émotions mais n’a aucun regret. En voyage on se surpasse sans arrêt, on repousse nos limites, et parfois on les trouve, comme ça a été le cas ici. Mais elle n’a pas démérité et a été déjà très courageuse de se confronter à l’une de ses plus grandes phobies !
L’après-midi se termine sur la plage au son du reggae : apéro, pescado fritto et sieste !
Mercredi 7 août
Le réveil sonne à 6h, nous commençons notre dernier jour à Providencia par une excursion en mer avec Scheidner, un pêcheur de l’île. L’idée de poireauter trois heures sur une coque de noix au milieu de la mer n’enthousiasme pas vraiment les deux Annie qui préfèrent rester à la maison…
Nous embarquons dans la coque de noix en question et filons au large. Les vagues et le vent de face nous trempent comme des rats avant même d’arriver sur la zone de pêche.
Scheidner nous dévoile ensuite notre attirail : une bobine de fil sur une latte en bois et un morceau de fer à béton en guise de plomb. Et pour les chanceux, un bout de chambre à air pour se protéger les doigts ! Nous sommes un peu septiques…
Il nous hameçonne chacun un morceau de thon comme appât et c’est parti ! Quelle sensation étrange de pêcher seuls au milieu de la mer, à plus de 25 mètres de profondeur, depuis une petite barque…
Quelques minutes suffiront avant que Joanna ne remonte la première prise, puis chacun notre tour.
Entre deux touches, quelque chose s’entortille au bout de la ligne de Joanna : une murène ! Cette saleté est trop combative et surtout trop dangereuse pour que Scheidner essaie de la libérer sans se mettre en danger. Il finit alors par couper la ligne et la pauvre bête repart enroulée dans son fil et avec son piercing.
Plus tard, Erich et Joanna, assis chacun sur un flanc de la barque, sentent une touche au même moment. Ça tire particulièrement fort, mais surtout, ça bouge beaucoup ! Ils voient leur ligne filer sous le bateau puis revenir du côté de Joanna. Elle essaie tant bien que mal de remonter la prise pendant qu’Erich voit sa ligne se tendre de plus en plus. Tout d’un coup, la bête apparaît : « c’est un shark !!! » s’écrie Alain.
En entendant cela, Joanna relâche instinctivement un peu sa ligne… ça alors ! C’est effectivement un petit requin qui est accroché là ! Il doit mesurer 1 m de long. Il avait mordu dans les deux appâts ! Mais au dernier moment, il réussit à casser les lignes… Dommage, même si on ne comptait pas le garder, on aurait aimé le voir de plus près !
Cette belle partie de pêche se soldat par un joli 18 au compteur ! Pas si mal pour une première expérience en mer ! Nous ne profiterons pas des poissons fraîchement pêchés pour le repas de midi car malheureusement c’est le jour de notre départ, les clés de la maison sont déjà rendues.
Nous rentrons sur l’île, suivis par des frégates affamées.
Nous rejoignons les Annie qui se trouvent au village pour assister à la fête de l’Indépendance. Pour l’occasion, nous assistons à un défilé de fanfares, chorales et associations des deux îles (San Andres & Providencia), cette année réunies à Providencia. Nous suivons cet élan festif, impressionnés par les enfants débordants d’entrain.
Un jeune militaire est même sorti du défilé pour faire une photo avec Joanna, et lui demander son numéro de téléphone, ce qui nous a bien fait rire !
Malgré la plage bondée et les mesures de sécurité inexistantes, une course de chevaux à cru est organisée sur le sable, comme presque toutes les semaines. Le principe est simple : deux cavaliers s’élancent à fond la caisse d’un bout à l’autre de la plage, le premier qui passe la ligne d’arriver gagne… on ne sait pas quoi mais il gagne.
Tout ça au milieu des enfants qui jouent et des adultes qui boivent des coups… Soudain, des gens crient : « caballos caballos !! », c’est le signal que les chevaux arrivent à grande vitesse et tout le monde s’écarte au fur et à mesure, parfois de justesse ! On apprend que l’un des cavaliers est tombé de son cheval…
On vous laisse découvrir un petit aperçu en vidéo :
Il est malheureusement l’heure de partir pour l’aéroport et nous faisons appel à un chauffeur que nous avions eu plusieurs fois. Monsieur « Face de Lune », comme le surnomme Annie B, arrive avec son pickup habituel.
C’est le cœur serré que nous voyons s’éloigner Providencia, un paradis encore bien préservé de la masse touristique et un gros coup de cœur pour nous 6…
Après 2 vols et une escale à San Andrès, nous sommes de retour à Carthagène et arrivons chez José dans la soirée.
Jeudi 8 août
Dernière journée en Colombie tous les 6 ! José nous prépare un super petit déjeuner et nous partageons ce moment convivial avec lui. S’en suit une balade dans les rues du centre historique de Carthagène, le but étant de rafler pour la dernière fois un maximum de souvenirs avant de prendre l’avion ce soir. Tout ce qui peut rentrer dans le sac des parents est le bienvenu !
Pour le déjeuner, Joanna avait repéré un restaurant français, toujours grâce à l’émission Échappées Belles en Colombie : Le Montmartre, tenu par Valérie, installée ici depuis 5 ans. Un petit morceau de France à 8 500 km de l’hexagone… on peut vous dire qu’après 6 mois en Amérique du Sud, on apprécie de manger des bons petits plats français !!
De retour chez José, il faut maintenant faire rentrer tous les nouveaux achats dans les sacs des parents… C’est un véritable jeu de Tetris !
Mais on arrive finalement à tout dispatcher. Nous sommes prêts ! Enfin, physiquement… nos cœurs eux, ne sont pas prêts à quitter ce pays fabuleux…
Nous faisons nos adieux à José et sautons dans le taxi.
Ce voyage à 6 a été une expérience inédite et un sacré challenge pour nous tous. 25 jours de découvertes, de surprises, de pleurs, de rires, de fatigue et parfois de douleurs, mais surtout beaucoup d’émerveillements !!
Merci aux parents d’avoir accepté de nous rejoindre et de nous avoir fait confiance les yeux fermés pour l’organisation de ce périple. Bravo aux Tarariens, les apprentis voyageurs, d’avoir surmonté leurs appréhensions, d’avoir remis les pieds dans un avion, 30 ans après leur seul et unique grand voyage au Japon (désormais plus le seul !)
Bravo aux Chevrysiens, les seniors, d’avoir tenu le rythme soutenu que nous vous avons imposé, et de nous avoir suivis dans presque toutes les aventures. Nous sortons tous grandis (ou rajeunis !) de ce voyage…
Après quelques embrassades, Annie J, Alain, Annie B et Erich s’envolent pour l’Europe, tandis que nous partons pour Foz do Iguaçu au Brésil, notre dernière destination !!
Petite vidéo BONUS !
On the plane again, l’aventure à deux continue !
Into the Andes 