Buenos Aires : une capitale européanisée

Jeudi 14 février 

Réveil matinal, à 4h30 nous ouvrons difficilement les yeux et bouclons nos sacs, direction l’aéroport El Alto de La Paz, à 4100m d’altitude. Plus on monte, plus on sent le manque d’oxygène.

Mais cela ne durera pas car nous nous envolons vers la capitale de l’Argentine : Buenos Aires ! À 14h nous débarquons sur le sol argentin, sautons dans un uber qui nous amènera au pied de notre appartement. C’est sur Airbnb que nous avons déniché cette petite merveille, en plein cœur du quartier Recoleta, un des quartiers les plus distingués de la ville. Plusieurs chambres dans ce joli appartement décoré avec goût, la nôtre est spacieuse et dispose d’une salle de bain privée (avec eau chaude !! Ça nous change de la Bolivie…)
Et le petit + : les proprios sont un jeune couple, danseurs et profs de tango : Elizabeth et Matias. On ne pouvait pas tomber mieux !

En fin de journée, après s’être installés, nous allons faire un tour au centre ville, mais cela s’est avéré un peu plus compliqué que prévu…
Pour pouvoir se déplacer en métro ou bus, il faut recharger une carte, mais pour recharger la carte il faut du cash… et pour retirer du cash, il faut trouver une banque qui accepte notre carte bancaire, sans que les frais soient exorbitants… mais en Argentine ça n’existe pas ! Et nous n’avons pas vraiment pu compter sur l’aide et la sympathie des argentins pour nous aiguiller…

Nous arrivons au bout de nos peines et prenons enfin le métro pour voir le fameux obélisque, symbole de la ville. Il se situe sur l’avenue du 9 Juillet et mesure 67m de haut. Cette avenue, d’une largeur de 140m, est la plus large du monde. Elle comporte 14 voies. Son nom porte la date de l’indépendance de l’Argentine : le 9 juillet 1816.

L’obélisque de Buenos Aires, place de la République

En écrivant cet article et en cherchant des informations, on réalise qu’on pouvait en fait monter dans l’obélisque, qui comporte 206 marches, pour avoir une vue panoramique sur le quartier. #boulets

Nous continuerons à pied jusqu’à la Plaza de Mayo où nous tombons sur une manifestation, puis allons jusqu’au quartier de San Telmo.

Plaza de Mayo

Le Parlement

Buenos Aires est souvent décrite par les Argentins comme la ville la plus européenne d’Amérique du Sud, et nous avons pu en témoigner ! En effet, la grande majorité de ses habitants sont des descendants d’immigrés italiens ou espagnols, qui y ont apporté coutumes et traditions. De plus, dans les rues, l’architecture coloniale nous a parfois fait penser à Paris avec ses édifices de style Haussmanniens.

Jour de Saint Valentin oblige, nous tentons de trouver un petit restaurant sympathique. Après quelques recherches infructueuses, nous finissons dans un bar sordide, sombre et où les serveuses ne sont apparemment pas ravies d’être ici en ce jour spécial… Nous rentrons en taxi directement après cet épisode romantique merdique, lassés de cette longue journée. Demain sera un jour meilleur !

Vendredi 15 février 

Avant d’entamer notre journée de visite, nous réservons pour le soir-même un tango’s show sur les conseils de Matias et Elizabeth, et par la même occasion, un cours avec eux le lendemain.

Nous commençons l’après-midi en visitant le cimetière de la Recoleta (oui, encore un cimetière !), et même s’il ne ressemble en rien à celui de La Paz, il mérite lui aussi le détour !

On pourrait dire qu’il est l’équivalent du cimetière du Père Lachaise à Paris, de nombreux protagonistes de l’histoire argentine y reposent (présidents, écrivains, médecins…). Cependant, une particularité – un peu morbide pour nous étrangers – réside dans ce cimetière : les cercueils sont conservés à la lumière du jour !

L’intérieur d’un mausolée

Au détour d’une allée, nous pouvons même apercevoir des restes humains à même le sol dans un tombeau abandonné. En effet, de nombreux mausolées ne peuvent pas être remplacés car ils ont été achetés à perpétuité. Mais il est encore possible aujourd’hui d’acquérir une place dans le cimetière de la Recoleta, moyennant un prix minimum de 15 000 USD.

Malgré ces particularités, il est tout de même agréable de se balader dans les allées de ce cimetière, très bien entretenues. Certains habitants y viennent pour discuter entre amis sur un banc, pour faire une séance photos ou encore pour faire une sieste.

L’entrée du cimetière Recoleta

Quartier Recoleta

Nous nous dirigeons ensuite vers le jardin japonais, véritable havre de paix au milieu des buildings et de l’agitation de la capitale. Sur le trajet nous traversons quelques parcs, des perruches semblent s’y plaire…

Nous déambulons entre les Sakuras (cerisiers japonais) et les azalées (variété de Rhododendron) en faisant quelques photos.

Nous resterions bien dans ce jardin où l’atmosphère est apaisante, mais l’heure tourne…

Nous rentrons à pied jusqu’à l’appartement (notre podomètre indique 10 km au compteur !), revêtir nos plus beaux habits pour le show du soir. Cela se résume à un jean, une paire de basket et un t-shirt propre. Joanna a peur de faire tâche au milieu du décor. Cela se confirmera à l’entrée de la salle de spectacle… robes de soirée, talons et costumes sont de mise. On tente de se faire discrets !

Vue sur le quartier Puerto Madero

Qu’importe, le dîner est fameux et le spectacle envoûtant. Pendant une heure et demie, une vingtaine de danseurs nous retracent les origines du tango, des tripots du 19ème siècle aux adaptations actuelles.

Nos compagnons de table américains

La salle de spectacle

Sensuelle, précise, spectaculaire, physique, voilà comment nos yeux de novices pourraient décrire cette danse, inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité et dont les Argentins sont si fiers.

Samedi 16 février 

Nous partons ce matin visiter le quartier de la Boca. D’origine ouvrier, il est maintenant très touristique grâce à ses quelques rues piétonnes et ses recoins pittoresques. L’ambiance est très agréable, les terrasses battent le plein, entre les étales des artisans quelques tangueros font le show sous l’œil des touristes amusés. 
Ce quartier se distingue surtout par les maisons dont la façade est parée de tôles colorées. À l’époque, les migrants italiens de la région de Gênes vinrent chercher l’Eldorado en Argentine et utilisèrent des matériaux bon marché pour construire leurs maisons. Restes de peinture pour bateaux et autres surplus des chantiers portuaires étaient donc une source d’approvisionnement en matière première. Le résultat est saisissant, et rappelle leur région, notamment les villages des Cinq Terres. 

Bien que touristique, ce quartier aura été un véritable coup de cœur !

17h : il est temps pour nous de rejoindre Matias et Elizabeth pour notre initiation au tango. En vrais pros, ils nous accueillent en tenue traditionnelle. (Photo)

Elizabeth Cardone & Matias Rivas

Nous faisons plus ample connaissance autour d’un verre puis les premiers pas de danse commencèrent. Nous suivons tant bien que mal les directives de nos coachs et à force de cafouillages, nos mouvements commencent à ressembler de loin à du tango (de très très loin !)
Une heure de pratique plus tard nous sommes fiers de la petite chorégraphie que nous réalisons. Quelques derniers conseils et c’est le moment de se dire au revoir. On espère les recroiser lors de leur tournée européenne l’an prochain ! 
En tout cas, cette initiation nous aura donné envie de progresser et peut-être de s’inscrire à un cours de danse à notre retour…

Nous testons pour notre dernier soir, une « parrilla » traditionnelle, le fameux barbecue argentin. Ce sera un steack de près de 500g pour deux, purée de pomme de terre et de courge, le tout arrosé d’un Malbec de la région de Mendoza. Top ! (Photo dans la rubrique « coup de fourchette »)

Repus, nous tombons dans les bras de Morphé. Le réveil va sonner à 5h, direction l’aéroport pour notre prochaine étape : Ushuaïa !

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