Santiago et Valparaiso

Jeudi 28 mars 

16:30 : notre avion se pose sur le tarmac. Nous récupérons nos sacs et cherchons un bus pour le centre ville de Santiago. Nous sentons dès les premiers instants les effets de la pollution, l’atmosphère est étouffante. Nous nous étions vraiment habitués à l’air frais patagon ! On ne se sent pas très à l’aise au milieu de cette fourmilière : on nous lance des regards insistants, on se faufile au milieu des passants, nos gros sacs ne nous facilitant pas la tâche. Nous mettons bien 2h à rejoindre le centre ville.

Nous arrivons enfin chez Mathieu et Vivi. Ils logent dans un joli appartement au 8ème étage d’un immeuble tout neuf, avec en prime une piscine sur le toit ! 

Mathieu vit à Santiago avec sa copine Vivi depuis quelques mois. C’est un ami de Baptiste le frère de Joanna, qui a gentiment accepté de nous héberger 3 nuits. 

Nous passons une très bonne première soirée en leur compagnie. Vivi est chilienne, ce qui nous a permis de travailler un peu notre espagnol 😉

Vendredi 29 mars 

Le matin, nous accompagnons Mathieu pour ses courses hebdomadaires au marché local. L’endroit, situé dans un quartier pauvre de Santiago, est un impressionnant labyrinthe d’étales où sont entassées des montagnes de fruits et légumes. Il y en a de toutes les formes et couleurs. Beaucoup nous sont inconnus, c’est une véritable caverne d’Ali Baba pour les chefs de Santiago.

À midi, nous rejoignons notre amie Theresa (rencontrée sur la Carretera Austral) pour manger un bout ensemble et faire un tour au centre ville.

Nous nous posons sur un banc de la Plaza de Armas pour déguster un « Mote con huesillo » (du blé mélangé à du jus de pêche… très spécial), boisson populaire à Santiago. 

Un pigeon malade s’étant bien lâché sur Joanna nous fera quitter la place plus vite que prévu. (Désolés nous n’avons pas de photo de cet épisode, c’est fort dommage !)

L’après-midi se termine au bord de la piscine, sur le rooftop de l’immeuble de Mathieu, à bouquiner pour certains et à siester pour d’autres (on ne dira pas qui fait quoi !)

Mathieu et Boris préparent pour la soirée un petit apéro, composé entre autre d’un ceviche de saumon maison. Ce soir, c’est fête entre tarariens ! Christophe (ancien colloc de Baptiste le frère de Joanna) est de passage à Santiago pour voir sa copine Fernanda. Nous passons une très bonne soirée tous les 6 !

Les tarariens à Santiago

Samedi 30 mars 

Ce matin, Boris subira l’épreuve du coiffeur chilien. Grand moment. Celui-ci a décidé d’agrémenter la coupe d’une petite touche perso, on vous laisse contempler ! 

Heureusement, Mathieu nous prêta sa tondeuse pour rattraper le coup… Merci Mathieu 🙏🏻 

La journée se poursuit au Cerro Santa Lucia, donnant une vue surplombant la ville de Santiago.

Santa Lucia

Le temps maussade nous fera faire un tour au gigantesque centre commercial « Costanera Center ».

Nous passons une super dernière soirée en compagnie de Vivi et Mathieu, dans un restaurant péruvien. Bon d’accord, ce n’est pas très local ! Mais qu’est-ce qu’on a bien mangé !! Pisco sour, ceviche, fruits de mer… un régal !

Soirée péruvienne

Si vous souhaitez en découvrir davantage sur ces spécialités culinaires, rendez-vous dans la rubrique « coup de fourchette » !

Dimanche 31 mars 

Ce matin, la météo étant meilleure que la veille, nous partons au Cerro San Cristobal, une colline d’où on est censés pouvoir contempler le panorama sur Santiago et la Cordillère des Andes, mais le nuage de pollution nous en empêchera…

Santiago est une des villes les plus polluées d’Amérique du Sud, après Mexico. Située dans une cuvette entre la Cordillère des Andes et la Cordillère Costa, la ville subit une accumulation de polluants liée en particulier à la circulation automobile.

Dans le funiculaire qui monte au Cerro San Cristobal
Santiago

Après quelques empanadas, nous passons récupérer nos affaires chez Mathieu et prenons le bus pour Valparaiso, ville bordant la côte Pacifique.

L’auberge dans laquelle nous posons nos sacs pour 3 nuits est tenue par un français qui nous donne de bons conseils pour la visite de la ville, notamment une visite guidée gratuite en français, où chacun donne ce qu’il veut à la fin. 

Lundi 1er avril 

Rien de mieux qu’une petite balade matinale sur les hauteurs de Valparaiso pour commencer la journée. 

En milieu d’après-midi, nous nous rendons sur la place Sotomayor pour la visite guidée.

Place Sotomayor

Nous avons la bonne surprise de découvrir notre guide, un jeune artiste chilien parlant très bien français. 

Pour commencer, il nous emmène sur le port, où il nous racontera l’histoire atypique de Valparaiso.

…………

Valparaiso, ou Valpo pour les intimes, est une ville réputée dangereuse à cause de sa pauvreté et de ses quelques quartiers un peu « craignos », ceux que l’on déconseille vraiment aux touristes.

Pourtant, Valparaiso fait rêver. Baie splendide au bord du Pacifique, encadrée de 45 collines, la ville fut entre le milieu du 19ème siècle et le début du 20ème un des plus grands ports d’Amérique du Sud. En effet, la ruée vers l’or a entraîné / attiré de nombreux bateaux européens en Californie, obligeant ceux-ci à contourner l’Amérique du Sud. Valparaiso était donc un port de passage obligatoire pour recharger les batteries. La ville a donc connu son apogée durant ces belles années. 

Mais cela n’a pas duré. En 1914, les américains ouvrent le canal de Panama… les navires n’ont donc plus besoin de passer par le cap Horn et le passage de Drake (tout au sud de l’Amérique du sud) pour aller d’un océan à l’autre. À partir de là, c’est le déclin pour Valparaiso.

Il reste quelques traces de cette époque dorée, comme les bordels des rues basses de la ville (toujours déconseillées le soir), quand les marins partis depuis des mois oubliaient leur solitude auprès des femmes et dans l’alcool…

Il aura suffi d’un canal, raccourci entre l’Europe et l’Amérique du Nord, pour étouffer le dynamisme de Valparaiso.

Depuis, le tourisme redonne petit à petit un élan économique à la ville.

Si Valpo attire chaque année un grand nombre de visiteurs, c’est pour ses maisons colorées et ses fresques murales, témoins d’un art graphique en plein développement depuis une vingtaine d’année. En effet, Valparaiso est considérée par les spécialistes comme la seconde capitale au monde pour le graf, après São Paulo ! Les thèmes puisent essentiellement dans les registres du surréalisme, de la bande dessinée, de l’Histoire chilienne, des traditions nationales… 

Cet art ne s’est pas émancipé par hasard. Développé après la dictature Pinochet (1973-1990), cette forme d’art est un moyen d’expression de revendications sociales et politiques. Aujourd’hui, les messages revendicatifs ont disparu mais le courant artistique reste fort.

En 2003, le centre historique, avec les célèbres « ascensores » ont même été classés au patrimoine mondial de l’Unesco.

Comment l’Unesco a-t’il débarqué à Valparaiso ?

En 2001, une entreprise d’import-export d’influence a fait du chantage à la ville pour construire un gros cube en verre sur le bâtiment historique qui leur appartenait déjà, défigurant tout le paysage et la vue sur le port depuis les collines de la ville.

Ce sont les habitants des collines environnantes, non contents qu’on touche à leur ville de cette façon, qui sont allés voir l’Unesco à Paris avec pour but de faire classer leur ville ou du moins certains « cerros ».

C’est ainsi que l’Unesco est arrivée dans le décor.

Le classement de la ville a été très bénéfique sur certains points, permettant entre autres de protéger les bâtiments de la ville et d’y développer le tourisme et donc de réduire drastiquement l’insécurité.

………………

La visite se poursuit dans les petites ruelles colorées de Valpo, où Juanito notre guide nous décrit certaines fresques et nous apprend à reconnaître les différents styles des artistes : Daniel Marcele, Anis, Gobelin…

Il nous montre même l’une de ses fresques !

Notre guide Juanito devant sa fresque

Les fresques, peintes par des artistes venus du monde entier, sont toutes différentes et plus belles les unes que les autres. Ce quartier est un véritable coup de cœur pour tous les deux !!

La fresque préférée de Joanna :

Comme Valparaiso est une ville portuaire, la petite histoire dit que les “Porteños” utilisaient la tôle abandonnée dans le port pour couvrir et protéger leurs maisons faites de briques d’adobe. Et comme avec le vent et l’humidité la taule avait tendance à rouiller, les gens ont commencé à peindre leur maison avec la peiture utilisée sur les bâteaux. Et vous l’aurez compris, ces peintures sont très résistantes et surtout très colorées. Cela serait donc à l’origine de cette touch “métalique colorée” qui rend Valparaiso si originale.

Valparaiso dispose de funiculaires, que les locaux appellent « ascensores ». Ils ont été déclarés « Monuments historiques » par le Conseil des Monuments nationaux du Chili.

Au-delà de leur aspect pittoresque, ils sont un moyen de transport adapté au relief de la ville que les locaux utilisent pour se déplacer dans la ville.

Dans le passé, il y en avait une trentaine : 12 d’entre eux ont été détruits, 11 sont inactifs et seulement 7 sont encore opérationnels, mais la municipalité et l’Etat essaient d’en remettre en fonction petit à petit.

Entre autres, Valparaiso fut, dans ses années dorées, une ville en avance sur son temps.

En effet, c’est elle qui abrita au Chili :

La 1ère église protestante,
La 1ère garde côtière,
Le 1er bureau de poste,
Le 1er téléphérique,
Le 1er tramway,
Le 1er système d’éclairage électrique,
Le 1er téléphone,
Le 1er journal en langue castillane,
La 1ère compagnie de pompiers,
Et la 1ère douche chaude du pays !

Mardi 2 avril 

Le temps n’est vraiment pas de la partie aujourd’hui… mais ça tombe presque bien, Joanna a reçu un mail du Progrès lui proposant de répondre à des questions sur le voyage, en lien avec son passé de reine pour la fête des Mousselines de 2010 (pas de la purée !)
Elle y passera bien la matinée. 

Voici l’article, sorti le dimanche 7 avril :

Vers midi nous partons en métro à Viña del mare, station balnéaire se trouvant seulement à quelques kilomètres au nord de Valparaiso. Ce jour est peut-être notre seule occasion de flâner un peu sur la plage avant la côte Caraïbes en Colombie ! Malheureusement le ciel ne se dégage pas, nous n’irons pas voir les dunes un peu plus loin, elles sont complètement cachées dans la brume. 

On passera l’après-midi à languir sur la plage, les chiens errants passent nous faire coucou, l’un d’eux s’est même carrément incrusté en nous virant de nos serviettes ! Pas gêné le chien !

Joanna aperçoit des dauphins qui sautent au loin ! Nous passons un bon moment à les observer !

En revenant sur nos pas, Boris trouve un joli crabe sur la plage. L’idée de le cuisiner lui vient évidemment à l’esprit mais Joanna le ramènera à la raison (ce qui l’arrange bien, étant donnée son allergie aux fruits de mer !)

Il le relâchera sauvagement dans l’océan.

Ces deux courtes journées à Valparaiso et ses alentours nous auront suffi pour tomber sous le charme !

Mercredi 3 avril 

Il est déjà temps de reprendre le bus pour Santiago, un avion nous y attend, direction Calama, aux portes du désert d’Atacama !

Une réflexion sur “Santiago et Valparaiso

Laisser un commentaire